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Le Forum mondial pour la nutrition des enfants s’est ouvert dimanche à Montréal. L’importance des programmes de repas scolaires figure au cœur de cet événement. Pourtant, le Canada fait piètre figure à cet égard.
Les quelque 400 participants à ce forum sont réunis pour partager leur expérience et leur expertise dans la mise en œuvre de programmes alimentaires nationaux dans les écoles.
À ce chapitre, la ville de New York vient tout juste de franchir un pas important : tous les enfants des écoles publiques qui obtenaient déjà un petit déjeuner gratuit bénéficient désormais d’un dîner gratuit, grâce au soutien financier du gouvernement fédéral.
Le Canada traîne la patte
Comme le soulignent le Réseau pour une alimentation durable et le Club des petits déjeuners, le Canada est le seul pays du G7 qui n’offre pas de programme d’alimentation scolaire.
« Ce point se reflète notamment dans un récent rapport publié par l’UNICEF qui révèle que le Canada se classe au 24e rang mondial au chapitre de la sécurité alimentaire des enfants », déplore Sasha McNicoll, coordonnatrice de la Coalition pour une saine alimentation scolaire au Réseau pour une alimentation durable.
Sasha McNicoll ajoute que le problème va au-delà de l’insécurité alimentaire, car les jeunes canadiens sont aussi touchés par le surpoids et l’obésité : « Au Canada, beaucoup de jeunes ont de mauvaises habitudes alimentaires et les taux d’obésité chez les enfants et les jeunes ont presque triplé au cours des 30 dernières années. Un programme national de repas scolaires peut contribuer à renverser cette tendance, en offrant des aliments sains aux écoliers, tout en faisant d’une pierre deux coups : réduire l’insécurité alimentaire des jeunes Canadiens et favoriser leur réussite scolaire ».
Le Québec : pas de programme d’alimentation scolaire en vue
Comme l’indique le Journal Metro, le ministre de l’Éducation du Québec, Sébastien Proulx, n’a pas l’intention de créer un programme universel pour les écoles de la province. Selon le ministre, les écoles les plus défavorisées bénéficient déjà du programme alimentaire de Québec.
Le Club des petits déjeuners : présent dans 1 455 écoles au Canada
Le Club des petits déjeuners du Canada agit à titre d’organisme d’accueil de ce forum mondial, en collaboration avec la ville de Montréal. Actif depuis 23 ans au pays, cet organisme, majoritairement financé par le secteur privé, offre chaque jour près 167 000 petits déjeuners en milieu scolaire.
La Politique de l’enfant de Montréal = plus de petits déjeuners gratuits
À la suite de l’adoption de sa Politique de l’enfant en 2016, le plan d’action 2017-2018 de la Ville de Montréal a priorisé la sécurité alimentaire et l’adoption de saines habitudes alimentaires. Dans ce cadre, le Club des petits déjeuners a obtenu un soutien de 2,3 M$ en vue d’offrir un petit déjeuner équilibré aux élèves de 50 nouvelles écoles primaires et secondaires de neuf quartiers montréalais. Le maire de Montréal, M. Denis Coderre, vise à étendre ce programme à toutes les écoles de la métropole d’ici trois ans.
Le Brésil en exemple
Au Brésil, l’accès aux repas scolaires est un droit universel reconnu par la loi. Grâce au Programme national d’alimentation scolaire, plus de 43 millions d’élèves obtiennent au moins 30 % de leurs besoins alimentaires quotidiens lorsqu’ils vont à l’école.
De plus, dans les 250 000 écoles profitant de ce programme, la loi prévoit que 30 % de la nourriture doit provenir d’exploitations agricoles familiales, ce qui améliore grandement la situation financière de plus de 120 000 familles rurales.
Le Forum mondial de la nutrition infantile est organisé par la Global Child Nutrition Foundation et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies. Intitulé « Une passerelle vers le développement durable grâce aux programmes de repas scolaires : mobiliser les communautés à l’échelle locale, nationale, régionale et mondiale », l’événement a présentement lieu à Montréal, et ce, jusqu’au 21 septembre. Il réunit plus de 400 acteurs issus des sphères politique, humanitaire, communautaire et institutionnelle.
Sources : Journal Metro, Le Devoir, Ville de Montréal, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Réseau pour une alimentation durable, Radio-Canada international