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L’année qui vient de s’écouler aura été foisonnante de nouveautés en matière d’innovation sociale, voire de changements de paradigmes. Dans ce flot d’informations, certaines initiatives se démarquent à titre de tendances susceptibles d’imposer leur marque dans les prochaines années. L’équipe 100º vous propose donc un petit retour en arrière afin de mieux regarder vers l’avenir.
Le développement sain de l’enfant passe par le jeu risqué extérieur
À trop vouloir protéger les enfants, on risque de nuire à leur développement, nous dit la Société canadienne de pédiatrie. Dans un nouveau « document de principes », l’organisme explique que le jeu risqué extérieur, dont l’« issue est incertaine », et qui peut même entraîner la possibilité de blessures, offre à l’enfant l’occasion de tester ses limites et surtout de les repousser. Ce qui le conduit à développer son estime de soi et ses compétences physiques. En effet, pour l’enfant qui grandit, rien de plus normal que de chercher à réussir un exploit dont il était incapable quelque temps auparavant, ou qu’il n’aurait pas osé entreprendre. Et bien sûr, les parents doivent veiller à garantir un minimum de sécurité, mais tout en se gardant d’imposer un maximum de sécurité. Car les enfants doivent demeurer libres de jouer.
Source : Société canadienne de pédiatrie
Grossophobie et image corporelle : S’outiller pour mieux intervenir
Déconstruire les préjugés liés au poids et mettre en place des milieux de vie bienveillants et inclusifs représentent autant de stratégies essentielles pour prévenir la grossophobie. Car, une image corporelle positive contribue à la santé, au bien-être et au développement d’une relation saine avec les aliments et l’activité physique. Dans cette perspective, la Table québécoise sur la saine alimentation, en collaboration avec ÉquiLibre et l’Association pour la santé publique du Québec, a mis en ligne une toute nouvelle boîte à outils. Elle contient notamment des webinaires et des infographies afin de sensibiliser une diversité de professionnel·les et d’intervenant·es, aux enjeux liés au poids et ainsi leur offrir des pistes de solutions. À noter que cette trousse s’adresse aussi aux parents, puisque les enfants, déjà tôt dans la vie, sont susceptibles d’être préoccupés par leur corps et leur apparence.
Source : Table québécoise sur la saine alimentation
Plaidoyer en faveur de l’urbanisme scolaire
L’école est bien sûr un lieu de scolarisation, mais qui trop souvent se retrouve isolé de son environnement. Pour Juan Torres, professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, on devrait aussi la considérer comme un lieu de socialisation, de rencontres, d’échanges. Selon le chercheur, si l’école est devenue un lieu replié sur lui-même, c’est sans doute attribuable à cette vision réductrice voulant que les enfants soient des êtres « vulnérables, incomplets dans leur développement et en déficit de compétences ». Au contraire, plaide-t-il. Les enfants sont des citoyens d’aujourd’hui qui participent à la vitalité de leur communauté. L’école doit être placée au cœur de son quartier et procéder d’une véritable vision de société. C’est le but l’urbanisme scolaire : abolir les frontières qui séparent l’école de sa collectivité.
Source : udemnouvelles
La révolution vélo de Londres
Depuis 2019, la croissance cycliste de la capitale britannique a bondi de 20 %, soit 1,26 million de déplacements chaque jour. L’une des raisons de cet essor, ce sont les investissements en infrastructures cyclables consenties par la Ville qui, en huit ans, a triplé l’étendue de son réseau. Il suffit d’aménager une voie cyclable pour que les vélos fassent leur apparition. Autrement dit, ce fameux phénomène de « demande induite » vaut aussi bien pour les vélos que les autos. Or, cette demande croît désormais plus rapidement que l’offre, puisque, sur certains parcours, les files d’attente de cyclistes aux intersections sont devenues trop longues pour que tous puissent la traverser en une seule phase de feux de circulation. En matière de déplacements à vélo, Londres serait-elle victime de son succès ?
Source : Bloomberg
Les plastiques à usage unique approchent de leur fin de vie en Europe
D’ici au 1er janvier 2030, les contenants en plastique à usage unique seront interdits dans les restaurants et cafés du territoire de l’Union européenne (UE). Sont visés ici les contenants des aliments et boissons consommés sur place. Mais aussi d’autres contenants plastiques à usage unique, comme les petites dosettes de sauces et même les sacs en plastique ultralégers. De plus, l’ajout « intentionnel » des polyfluoroalkylés (PFAS, dits « polluants éternels ») sera interdit dans les emballages alimentaires à compter de 2026. Des mesures qui font partie du « pacte vert » européen, dans le but de réduire le volume total de déchets de l’UE de 5 % par rapport à 2018 d’ici 2030, puis de 10 % en 2035 et 15 % d’ici 2040. À suivre…
Source : HRImag
Les increvables BIXI ont survécu à l’hiver
On peut d’ores et déjà affirmer que le projet-pilote de vélos d’hiver de BIXI a connu le succès escompté. Quelque 1 500 vélos, soit 15 % de la flotte, étaient mis à la disposition du public dans 7 arrondissements de l’île. Adaptés aux conditions hivernales, avec leurs pneus cloutés et leurs cale-pieds antidérapants, ils ont permis aux Montréalais·es d’effectuer, à plusieurs reprises, plus de 4000 déplacements par jour, le seuil que visait BIXI. Bien entendu, décembre, avec ses 95 020 déplacements, ne peut se comparer au 1,8 million de juillet, mais la preuve de concept est faite : le Bixi d’hiver répond à une réelle demande. Hormis quelques petits problèmes techniques aux bornes d’ancrage, en raison de la glace et de la neige, l’expérience s’est somme toute bien déroulée. À suivre…
Source : Le Devoir
Des minimaisons dans la cour des grandes à Québec ?
Ces unités d’habitation accessoire (UHA) pourraient bientôt surgir sur des lots déjà occupés par des bungalows. La nouvelle réglementation envisagée par la Capitale-Nationale offrirait ainsi une réponse à la crise du logement, en plus de favoriser la densification urbaine. Un concept qui permettrait par exemple à des familles d’accueillir des aînés ou encore des étudiants. Au-delà de la minimaison érigée en cour arrière, le projet de la Ville prévoit aussi l’aménagement de garages en loyers habitables ou encore la construction d’un second étage sur un bâtiment existant. Québec deviendrait ainsi la première agglomération d’importance de la province à utiliser le principe de l’UHA afin de s’agrandir de l’intérieur.
Source : Le Soleil
10 principes d’enseignement pour renforcer les apprentissages
Barak Rosenshine a d’abord été enseignant au secondaire avant d’obtenir un doctorat en éducation. Devenu professeur à l’université, il a passé toute sa carrière à explorer trois champs de recherche : les sciences cognitives sur l’apprentissage, les meilleures pratiques en enseignement et les stratégies pour aider les élèves à apprendre. Trois corpus différents, mais qui convergent et se complètent pour arriver aux mêmes conclusions. « Le fait que les idées pédagogiques provenant de trois sources différentes se complètent nous donne confiance dans la validité de ces résultats. », écrivait-il. Vers la fin de sa vie, Rosenshine les a résumés à l’intention des enseignants. Si vous ne les connaissez pas déjà, Normand Baillargeon, chroniqueur au Devoir, vous les présente dans un texte qui devrait servir de vade-mecum à tout enseignant.
Source : Le Devoir
Bientôt des « arbres liquides » dans nos centres-villes ?
Les arbres « solides », avec des racines, un tronc, des branches et des feuilles, nous rendent de nombreux services écologiques, notamment en absorbant du gaz carbonique, l’un des grands responsables du changement climatique. Mais, les centres-villes n’offrent guère de conditions propices à la croissance de ces arbres. Alors, des chercheurs de l’Université de Belgrade ont eu l’idée de développer un photobioréacteur, à base de microalgues, baptisé Liquid3. Cette sorte d’aquarium urbain, qui sert aussi de banc public aux passants pour se ressourcer, permet de capter du CO2, puis de produire de l’oxygène ainsi que de la biomasse. Selon ses concepteurs, il fonctionne même en hiver et peut ainsi servir de puits de carbone, tout comme le ferait un arbre mature.
Source : La Dépêche
Davantage de villes dans le monde veulent moins de VUS
Paris, New York, Washington, D.C., Tübingen, voilà quelques exemples de villes qui songent à mettre en place, ou qui l’ont déjà fait, des mesures pour dissuader les conducteurs de gros véhicules de circuler dans leur centre-ville. D’abord au nom de la sécurité des piétons, et surtout des enfants (en 2022, à New York, 80 % des enfants tués sur la chaussée ont été frappés par des VUS ou des camionnettes). Ensuite pour des considérations environnementales : les émissions de gaz à effet de serre étant plus importantes pour les gros véhicules. Mais ce motif tend à devenir caduc avec l’électrification des véhicules, si bien que la taille et le poids sont désormais les critères retenus pour, par exemple, hausser le prix du stationnement. Bref, les constructeurs automobiles vont devoir élargir leur offre de berlines afin d’offrir plus d’options aux consommateurs qui, à l’heure actuelle, n’ont guère le choix.
Source : FastCompany
Temps d’écrans chez les enfants : la règle des 4 PAS
La surexposition aux écrans est susceptible de nuire à la santé et au développement des enfants. À cet égard, il existe des recommandations sur les durées maximales en fonction de l’âge. Par exemple, ici au Québec, avant deux ans, pas d’écran. Et, de deux à cinq ans, pas plus d’une heure par jour. Pourtant, outre les limites de temps, il est aussi essentiel de tenir compte du moment et du lieu, car les enfants ne devraient pas avoir accès aux écrans n’importe quand et n’importe où. Alors, comment le déterminer ? L’Association française de pédiatrie ambulatoire conseille de suivre la règle des 4 PAS de Sabine Duflo : PAS le matin, pour être attentif en classe; PAS pendant les repas, pour favoriser les échanges; PAS dans la chambre de l’enfant : pour qu’il apprenne à être et jouer seul; PAS avant de se coucher : afin de favoriser l’endormissement naturel de l’enfant. Une façon simple de gérer l’utilisation des écrans, un PAS à la fois !
Source : Association française de pédiatrie ambulatoire
Comment sécuriser la traversée des artères routières
Une toute nouvelle étude vient de paraître, fruit d’un projet de recherche mené par Piétons Québec et l’équipe de Marie-Soleil Cloutier, professeure et directrice du Laboratoire Piétons et Espace urbain de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Grâce à la collaboration des administrations de Montréal, Longueuil, Laval et Gatineau, cette étude a permis de tester in situ des interventions toutes simples pour rendre plus sécuritaire la traversée des artères. En effet, selon l’analyse des bilans routiers au Québec, de 2015 à 2019, 1 décès piéton sur 3 survient sur une artère principale. Or, bonne nouvelle, les municipalités ont à leur disposition tous les outils pour rendre leurs artères plus conviviales et plus sûres. C’est d’ailleurs la conclusion de l’étude : en matière de sécurité routière, de petits changements peuvent avoir de grandes répercussions !
Source : Piétons Québec
Des « antéviseurs » pour sauver piétons et cyclistes
Depuis 20 ans, nous apprend La Presse, pas moins de 10 coroners ont recommandé l’implantation de miroirs antéviseurs sur le capot des poids lourds qui circulent en milieu urbain. À la différence du rétroviseur, qui regarde vers l’arrière, l’antéviseur permet de voir ce qui se trouve à l’avant du véhicule. Car, trop souvent, en raison de leur conception et de leur taille, les capots des camions lourds bloquent le champ de vision du conducteur. Et parce que piétons ou cyclistes disparaissent dans ces angles morts, parfois l’irréparable se produit. Les antéviseurs équipent déjà les autobus scolaires, alors pourquoi pas les 10 roues ? C’est une solution efficace, simple et peu coûteuse, que recommande d’ailleurs la Société de l’assurance automobile du Québec. Mais, pour l’heure, le ministère des Transports préfère s’en remettre à la bonne volonté de l’industrie. Il faudra encore combien de souliers et de vélos fantômes, de rapports de coroners…, pour que les choses changent ?
Source : La Presse
Le transport en commun est bon pour tout le monde
Tel est le plaidoyer de Mylène Drouin, directrice de la Santé publique de Montréal (DRSP). « On serait fous de s’en passer » ajoute-t-elle. Car les bienfaits du transport collectif sont multiples, que ce soit sur le bruit, la qualité de l’air, les accidents de la route, les décès, aussi bien des cyclistes que des piétons. En outre, les usagers du transport collectif deviennent, par défaut, des adeptes du transport actif en raison des déplacements à pied qui lui sont associés. Et, plus largement, soutient Mylène Drouin, les transports collectifs contribuent à la diminution des émissions de gaz à effet de serre tout en étant un moteur de développement économique. Pour assurer leur avenir, les grandes villes ne peuvent que miser sur lui. Bref, en raison de ses nombreux impacts bénéfiques, le transport collectif va bien au-delà de la « mobilité pure ». Car il fait battre le cœur des villes.
Source : 24 Heures
Le vélo électrique offre une excellente option à l’auto solo
Selon un rapport d’Équiterre, produit en collaboration avec la Chaire Mobilité de Polytechnique Montréal, le vélo électrique pourrait remplacer jusqu’à 25 % des trajets en auto dans la grande région métropolitaine. Or, cet élément, qui permettrait de résoudre l’équation de la mobilité durable, demeure un secret trop bien gardé, disent les experts. Il est encore peu connu, alors que son utilisation devrait être davantage encouragée par le biais d’incitatifs financiers pour son achat ou sa location. D’ailleurs son déploiement, hors des grandes villes, pourrait apporter des avantages similaires. À condition, bien sûr, que les infrastructures cyclables soient au rendez-vous. Certains objecteront que ce mode de déplacement n’est pas pour tout le monde, surtout en hiver. Soit. Mais si les gens délaissent leur voiture huit mois par année, c’est déjà ça de gagné !
Source : Le Devoir
Efficacité démontrée des autobus « à la demande »
Une équipe de l’Université Concordia a mené, à Terrebonne, une simulation lui permettant de conclure qu’il est possible d’optimiser les trajets d’autobus à l’aide d’algorithmes et ainsi rendre le « transport en commun à la demande » jusqu’à 36 % plus rapides que le service traditionnel. Ces résultats valent bien sûr pour les banlieues avec une faible densité de résidents, car le système ne fonctionne pas si la demande est trop forte. Cette approche offre une option idéale pour remplacer les lignes d’autobus fixes qui roulent à vide en dehors des grandes agglomérations. Surtout que le transport à la demande repose sur l’utilisation de fourgonnettes, plutôt que d’autobus complets, ce qui engendre des économies en essence et en entretient. Brel, le transport à la demande profite aussi bien aux passagers qu’aux sociétés publiques.
Source : Le Devoir
La « ville éponge » pour étancher les inondations
Aux premières loges des changements climatiques, les municipalités doivent composer avec des épisodes de pluie intense d’ailleurs appelés à se multiplier. Que faire pour pallier ces problèmes ? Remplacer les conduites d’égout actuelles par de plus grandes ? Selon des spécialistes, cette approche serait aussi inefficace qu’onéreuse. À leur avis, il serait plus sage de s’inspirer de l’expertise millénaire chinoise en matière de gestion des inondations et d’opter pour les « villes éponges ». Ce qui signifie de déminéraliser les sols pour mieux les végétaliser. L’avantage serait double, puisque les sols, en interceptant une bonne partie des eaux de ruissellement, éviteraient les surverses dans les cours d’eau tout en rechargeant les nappes phréatiques. Ce qui n’est pas à négliger, considérant que certaines municipalités manquent d’eau potable en périodes de sécheresse. Des phénomènes aussi appelés à se multiplier en cette ère de bouleversements climatiques.
Source : Le Devoir
Iniquités de genres dans les espaces publics
Historiquement, les hommes ont occupé une place prépondérante dans la vie publique, alors que les femmes demeuraient confinées dans la sphère privée de l’espace domestique. Les villes et les quartiers ont donc été conçus pour répondre aux besoins de classes essentiellement masculines. Et, aujourd’hui encore, une majorité des personnes chargées de la conception et de l’organisation des villes sont des hommes. Ce qui conduit à un biais de perception accentuant certaines inégalités sociales de santé touchant les femmes. Or, un nouveau rapport de l’Institut national de santé publique du Québec, destiné aux décideurs des milieux municipaux, propose des pistes de réflexion pour mieux concevoir les lieux publics, en vue de favoriser l’équité entre les genres et la santé de chacun et chacune…
Source : Institut national de santé publique du Québec